Le Gallo
Qu’est-ce que le Gallo ?
Le gallo, c’est bien ce que l’on appelle plus communément, mais à tort, le patois du pays.
A tort d’une part, parce que le terme “patois” s’applique à d’autres langues régionales comme les patois normand, picard, vendéen, auvergnat et que d’autre part, il a un sens péjoratif et dévalorisant que nous refusons.
Et dans notre région, la Bretagne, il est important de différencier les deux langues qui cohabitent : le breton et le gallo.
De l’extérieur, les gens pensent qu’en Bretagne on ne parlait jadis que le breton. Et bien non, il existait et existe toujours une deuxième langue : le gallo.
La limite géographique des deux langues se situe de part et d’autre d’une ligne approximative qui part de Plouha au nord et arrive à la presqu’île de Rhuys au sud. A l’ouest de cette ligne on parle breton, à l’est, on parle le gallo en n’oubliant pas d’inclure le département de la Loire-Atlantique.
Pourquoi nous avons choisi de conter en gallo ?
Premièrement, surtout pas pour se moquer des gens qui parlent le gallo, ni du milieu rural dont nous sommes d’ailleurs issus.
Mais nombre d’histoires que nous racontons nous ont été données, transmises par des plus anciens que nous. Souvent ils les tenaient eux-mêmes d’une génération précédente et ces histoires étaient racontées en gallo. C’est donc tout naturellement que nous devons les restituer dans cette langue.
Nous voudrions que pour vous, “nos histouères aigent le goût du lard chaoud et du cit’nouviaou, vayez-vous” !
De plus, le gallo a souvent été mal vu, interdit à l’école, au motif que ç’aurait été du français “déformé”.
Nous ne pensons pas ça du tout. Le gallo appartient au patrimoine de la Bretagne au même titre que nos belles pierres, nos meubles anciens ou nos traditions culinaires.
Nous tenons à défendre ce gallo, si riche en vocabulaire, en expressions imagées, si coloré et si rythmé dans sa diction.
Certes, nous sommes amenés dans nos histoires à faire quelques concessions au français pour être mieux compris de l’ensemble de notre public, à faire comme dit Fred du “gallo allégé”, mais nous éprouvons du plaisir à conter dans cette langue que nous voudrions voir survivre le plus longtemps possible, et pourquoi pas revivre. Alors, si vous aussi vous connaissez, ou si vous parlez le gallo (même un peu), continuez de le pratiquer et pensez aussi à transmettre les histoires, les expressions, les mots aux jeunes générations pour qu’elles connaissent mieux leurs origines et qu’elles soient fières d’appartenir à la Haute-Bretagne, le pays où l’on parle Gallo.